20/07/2018
LE BÉLUGA DE LA RIVIÈRE NÉPISIGUIT EST REVU, BIEN VIVANT!
Bonne nouvelle ! Le béluga qui était pris dans la rivière Népisiguit au Nouveau-Brunswick, et qui avait été relocalisé dans l’estuaire du Saint-Laurent le 15 juin 2017, a été revu ! Au cours de cette opération sans précédent, l’animal piégé dans le fleuve a été capturé et transporté par avion jusqu’à Rivière-du-Loup, puis relâché dans les eaux du Saint-Laurent au large de Cacouna. La population de bélugas du Saint-Laurent est en voie de disparition. L’opération visait à déterminer la faisabilité et les défis d’une telle opération de relocalisation, ainsi que les chances de succès pour un jeune béluga solitaire de réintégrer à long terme un groupe social et de contribuer ainsi au rétablissement de la population.
« Selon les images qui nous ont été transmises, le béluga Népisiguit semble en bonne santé. Il a l’air vigoureux, il nage bien », confirme le Dr Stéphane Lair, spécialiste vétérinaire de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal.
L’équipe a toutefois été surprise de constater que l’animal se trouvait loin de l’endroit où il avait été relâché, dans l’aire de répartition estivale des bélugas du Saint-Laurent. Le 14 juillet, le béluga a été identifié à Ingonish, au large du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, par Catherine Kinsman du Whale Stewardship Project : « J’ai été appelée pour donner une conférence au sujet des deux bélugas hors secteur. En regardant une vidéo d’eux, j’ai pensé que les cicatrices sur la peau du béluga gris m’étaient familières. Puis, j’ai comparé avec les photos du béluga de Népisiguit. J’étais si contente de l’identifier!» L’autre béluga mâle avec qui il est observé reste non identifié.
« Nous soupçonnions que le béluga avait survécu et nous pouvons maintenant le confirmer. Cela soulève toutefois des questions quant à savoir si cet animal contribuera un jour au rétablissement du béluga du Saint-Laurent », se questionne Véronique Lesage, chercheuse scientifique et spécialiste du béluga à Pêches et Océans Canada.
Les autorités et les chercheurs se préoccupent du bien-être de ces bélugas isolés, étant donné le degré d’interactions qu’ils ont avec les humains dans les Maritimes. « Nous avons souvent des animaux vagabonds, comme ceux-ci, à l’extérieur de l’estuaire du Saint-Laurent et ils peuvent devenir une source de fascination pour le public », dit Tonya Wimmer, directrice générale de la Marine Animal Response Society (MARS). « Il est important que les gens restent à une distance sécuritaire pour eux et les animaux, au moins 100 mètres, selon le nouveau règlement fédéral sur les mammifères marins. » Les deux bélugas d’Ingonish sont surveillés de près par les agents des pêches de Pêches et Océans Canada.
L’aventure du béluga Népisiguit n’est donc pas terminée. « Il a fallu attendre longtemps pour avoir des nouvelles de ce béluga et nous aurions préféré qu’il reste avec d’autres bélugas dans l’estuaire du Saint-Laurent. Nous tenterons de recueillir plus d’informations sur ce béluga vagabond afin de comprendre pourquoi il s’est éloigné de l’estuaire du Saint-Laurent et s’il y retournera éventuellement », affirme Robert Michaud, directeur scientifique du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) et coordonnateur de l’opération de relocalisation.
Il est rappelé au public qu’il est illégal de s’approcher de ces animaux à moins de 100 m et de tenter de les nourrir, de nager ou d’interagir avec eux. « Pour augmenter les chances que ces animaux reviennent avec les leurs, il nous faut minimiser les interactions avec eux », ajoute Robert Michaud.
Rappel des évènements de 2017
Le 2 juin 2017, la Marine Animal Response Society (MARS) a reçu le signalement d’un béluga remontant la rivière Népisiguit, près de Bathurst, au Nouveau-Brunswick. La baleine n’était pas encline à quitter la rivière et sa santé se détériorait. Puisque la population de bélugas du Saint-Laurent est classée « en voie de disparition » et qu’elle est considérée en déclin depuis le début des années 2000, la survie d’un individu pourrait avoir une influence sur le rétablissement de la population. Suite à une consultation entre la MARS, le GREMM, Pêches et Océans Canada et les vétérinaires de l’Université de Montréal, de l’Aquarium de Vancouver et de l’Aquarium John G Shedd de Chicago, il a été décidé que l’animal devrait être capturé et relocalisé dans l’estuaire du Saint-Laurent afin de déterminer s’il était possible de réintégrer un béluga vagabond dans sa population natale.
Le 15 juin, le béluga a été capturé dans le fleuve, transporté à l’aéroport de Bathurst où il a été transporté à Rivière-du-Loup tout en étant réhydraté, puis amené au port de Gros-Cacouna, où il a été embarqué sur un petit bateau et relâché dans l’eau au sein d’un groupe de bélugas de l’estuaire du Saint-Laurent. Une balise posée sur le dos du béluga a transmis des positions satellites pendant 19 jours après la remise à l’eau. Le dernier signal du béluga de Népisiguit a été reçu le 4 juillet 2017.
Liens
Images et vidéos sur Dropbox(veuillez utiliser le crédit approprié inscrit dans le nom du fichier)
https://www.facebook.com/marineanimalresponsesociety/
http://baleinesendirect.org/beluga_bathurst/
https://www.facebook.com/baleinesendirect
http://whalestewardship.org/Home.html
Informations
Tonya Wimmer, directrice exécutive, Marine Animal Response Society (MARS), 1-866-567-6277
Marie-Ève Muller, responsable des communications, Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), 418 235-4701 (bureau) ou 418 717-6061 (cellulaire), [email protected].
– 30 –